Cancérologue, il se bat pour soigner les malades avec des médecines douces

Le Dr Jean-Philippe Wagner, oncologue reconnu, plaide pour une approche intégrative alliant la médecine conventionnelle et les médecines douces.

Depuis plus de trente ans, Jean-Philippe Wagner œuvre en tant qu’oncologue, et il milite activement pour l’intégration des médecines douces dans le traitement du cancer. Ce point de vue, encore minoritaire, commence à gagner du terrain dans le domaine de la cancérologie.

Pour le Dr Wagner, les médecines douces ont un rôle crucial à jouer dans la prise en charge des patients atteints de cancer. Loin de s’opposer à la médecine scientifique, cette conviction découle de son expérience clinique. « Au début de ma carrière, j’étais strictement attaché aux protocoles. Mais après avoir observé des patients qui survivaient contre toute attente, j’ai remarqué qu’ils avaient tous recours aux médecines douces. Cela a éveillé ma curiosité, m’a poussé à approfondir mes connaissances et à adopter ces pratiques », raconte-t-il.

Selon lui, elles favorisent les systèmes d’autoguérison des patients, complétant ainsi les traitements conventionnels. Pionnier des soins palliatifs en France depuis plus de vingt ans, le Dr Wagner est aujourd’hui l’un des principaux défenseurs de la médecine intégrative, qui combine biomédecine et interventions non-pharmacologiques pour améliorer le bien-être des malades et atténuer la douleur.

« Je traite mes patients avec les méthodes traditionnelles comme la chimiothérapie, mais je fais en sorte de ne pas ajouter d’effets secondaires inutiles grâce aux médecines douces« , explique-t-il avec un brin d’ironie.

Un accompagnement physique, psychologique et émotionnel

Le Dr Wagner et ses collègues de la Société Française d’Oncologie Intégrative travaillent à sélectionner et valider scientifiquement un tiers des 450 pratiques non conventionnelles existantes, telles que l’acupuncture, l’homéopathie, la phytothérapie, l’aromathérapie, et bien d’autres. Leur objectif est d’intégrer ces médecines douces dans le parcours de soins des patients en tant que thérapies complémentaires.

« Nous cherchons à publier des référentiels pour guider les patients vers des thérapeutes qualifiés en médecines douces, reconnus pour leur expertise en soutien des traitements comme la chimiothérapie ou la radiothérapie », précise le cancérologue.

Le cancer ne se guérit pas avec des plantes

Aux États-Unis, la médecine intégrative, qui intègre les médecines douces, est une réalité depuis 30 ans. En France, cette approche est encore émergente, mais le Dr Wagner et quelques autres pionniers continuent de défendre son utilité, malgré certaines dérives observées. Il insiste cependant : « Le cancer ne se guérit pas avec des plantes. Les médecines douces sont un complément aux traitements conventionnels, non un substitut. »

Aujourd’hui, à la tête de l’Institut de Cancérologie Andrée Dutreix à Dunkerque, le Dr Wagner partage son parcours et ses convictions dans son livre « Les tribulations d’un cancérologue », publié en 2022.