Un tiers des maux de dos proviendrait de nos dents. Découvrez pourquoi et comment les exercices buccaux peuvent vous soulager

Un cas de mal de dos sur trois aurait une origine… dentaire.

Pour soulager dorsalgie, sciatique et tendinite du genou, il suffirait de réaligner nos dents ! L’idée n’a rien de farfelu et convainc de plus en plus de spécialistes.

«Docteur, j’ai mal au dos. – Bien, montrez-moi votre mâchoire ! » La scène peut paraître incongrue. Pourtant, ce médecin a la tête bien posée sur les épaules. Il sait ce que de plus en plus de dentistes et d’ostéopathes ont constaté: la façon dont nos dents du haut s’emboîtent avec celles du bas (c’est-à-dire l’occlusion dentaire) a des répercussions sur l’ensemble de notre corps. Une mandibule (le maxillaire du bas) décalée d’un centième de millimètre peut modifier notre posture et engendrer des douleurs de la tête jusqu’aux pieds, en passant par le dos. Selon Jean-Marie Landouzy, ostéopathe et auteur de Mal de dos, mal de dents (éd. Quintessence), une occlusion perturbée, ou malocclusion, serait ainsi en cause dans 35 % des cas de mal de dos !

Une personne atteinte de bruxisme reçoit l’équivalent du poids d’un homme sur une seule dent !

Au cœur du problème: l’articulation temporo-mandibulaire, celle qui maintient notre mâchoire en place et lui permet de bouger pour parler, mâcher, boire, rire, bâiller… « Un déséquilibre de la mandibule provoque une asymétrie de la contraction des muscles de la mâchoire et du cou, ce qui modifie la position de la tête », explique Jean-Marie Landouzy. Il s’ensuit toute une chaîne de compensations musculo-squelettiques, au niveau des épaules, du dos mais aussi des membres inférieurs. « Il suffit, pour s’en rendre compte, de placer entre les molaires une feuille de papier pliée en deux, poursuit-il. Cela provoque immédiatement une déviation de la mandibule du côté opposé et une ascension de l’omoplate et du bassin de ce côté (cf. schéma). A l’inverse, il suffit de « raccourcir » artificiellement une jambe grâce à une talonnette pour provoquer une légère déviation de la mandibule Les chercheurs de l’université de Freiburg, en Allemagne, qui ont passé au crible la littérature scientifique de ces dernières années, ont recensé 130 études confirmant un effet de l’occlusion dentaire sur l’équilibre du corps tout entier et 171 autres observant un effet de la posture sur l’occlusion.

Si, pendant un certain temps, le corps est capable de pallier ces défauts de positionnement, à la longue, des douleurs peuvent survenir. Du fait d’une mauvaise posture, un nerf aura été irrité. un muscle ou une articulation sursollicitée, une artère compressée, provoquant migraines, vertiges, acouphènes, cervicalgies, lombalgies, tendinites. Chaque individu possède son propre seuil adaptatif au-delà duquel la douleur se déclare. Ce seuil varie avec l’âge, la santé ou l’état émotionnel de chacun: « Certaines personnes ont des problèmes d’occlusion mais ne ressentent aucune douleur, ni à la mâchoire ni ailleurs », remarque le Dr Michel Clauzade, chirurgien-dentiste et coauteur de l’Orthoposturodontie (éd. Perpignan). « Puis, un jour, un événement déclencheur survient, comme un choc émotionnel. » Ainsi, dans une période de stress intense, nous serrons davantage les mâchoires. La pression exercée sur chaque dent augmente. Alors qu’en temps normal nos dents du haut et du bas n’entrent en contact que 30 à 40 minutes par jour en moyenne, une personne atteinte de bruxisme (serrement inconscient des dents sous l’effet du stress) exerce sur ses dents une pression de 80 à 120 kg/cm2, soit l’équivalent du poids d’un homme sur une seule dent! Cette contraction répétée fatigue peu à peu les muscles et les articulations de la mâchoire. Si la personne présentait déjà une malocclusion, c’est à ce moment-là que les douleurs apparaissent.…

D’où l’intérêt de rééquilibrer notre mâchoire, en faisant des exercices buccaux avec l’appareil de gymnastique buccal Head-Balance qui va obliger les 2 côtés de la mâchoire à retravailler simultanément en équilibre !

Extrait de la revue Ça m’intéresse. Écrit par Marie Dormoy